À l’occasion de la célébration de la Journée du chahid, les autorités locales ont organisé plusieurs festivités marquant l’événement à travers différentes localités.
Au niveau de la commune d’Ahl-El-Ksar, la célébration a été marquée par la visite de l’ex-centre de torture de Tilouat, localité située à 30 km sud-est de la ville de Bouira. Y ont pris part des membres de la famille révolutionnaire, des autorités locales à leur tête Ali Bouguera, wali de Bouira, et Abdelkader Gaci, président de l’APW, Chabi Rabah, P/APC de la commune d’Ahl-El-Ksar.
Sur les lieux, des témoignages émouvants ont été faits par des rescapés de cet ex-centre de torture. Ce centre est réputé de l’avis des anciens moudjahidine durant la période 1956-1958 par ses férocités. Rares étaient ceux qui sortent vivants après des jours et des nuits de tortures. Ali Djoumad, un moudjahid de la région, a évoqué une liste de 21 martyrs ayant trouvé la mort dans ce centre de torture. Des ex-détenus se rappellent toujours du bourreau Kalabert, un brigadier forestier, ayant vécu dans la région avant le déclenchement de la révolution du 1er Novembre. “Il connaissait tous les habitants de la région. Cette parfaite connaissance de la région, ce colon l’a utilisée pour permettre aux militaires français de l’époque à procéder à des arrestations et tortures. Il avait carte blanche des autorités militaires françaises. D’ailleurs, il a transformé les caves de sa demeure en centre de torture”, témoigne un rescapé moudjahid. Un autre rescapé, hadj Amar Mechat témoigne, les larmes aux yeux : “Dans ce centre, des militaires français ont essayé de scier mes jambes pour m’obliger à donner des renseignements sur des moudjahidine.” Et d’ajouter : “En plus des supplices, les détenus sont soumis à la famine, Une seul baguette est distribuée pour 26 personnes.” Les femmes, elles de leur côté, n’ont pas échappé aux affres du tortionnaire.
Kherroubi Tassadit nous a montré un doigt scié pour lui soutirer des renseignements sur son époux moudjahid. Afin que nul n’oublie, le wali a décidé d’inscrire une opération de réhabilitation de cet ex-centre de torture pour le transformer en musée.
A. DEBBACHE
Par : A. DEBBACHE