ACTIVITÉ DE L'ASSOCIATION INAGANE D'AHL EL KSAR (BOUIRA)
Un rempart contre l'oubli
Par Abdenour MERZOUK - Dimanche 10 Juin 2012 - Lu 49 fois
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L'intervenant rappellera aussi l'objectif essentiel de cette association, à savoir la sauvegarde et l'essor du patrimoine matériel et immatériel de toute une région comprise entre les communes d'Ahl El Ksar et Ouled Rached.
Le centre culturel d'Ahl El Ksar s'est avéré exigu pour contenir le grand nombre de participants, vendredi matin, à une journée de sensibilisation et de débat organisée par l'association Inaghane (les témoins).
Le président Saâdi Kaci, un universitaire militant de la première heure de la cause amazighe, a, dans son allocution, rendu d'abord, hommage aux hommes et femmes de culture de cette région qui vit un marasme semblable à celui des autres contrées du pays. L'intervenant rappellera aussi l'objectif essentiel de cette association, à savoir la sauvegarde et l'essor du patrimoine matériel et immatériel de toute une région comprise entre les communes d'Ahl El Ksar et Ouled Rached.
L'association s'est voulue depuis sa création, un outil de lutte et de combat contre le marasme et un cadre de sauvegarde d'une mémoire collective pour tous ceux et celles qui disent «Henna» pour la mère et «Thakourth» pour la porte, une prononciation spécifique à cette partie de l'Algérie. Cette spécificité c'est aussi une robe connue aux quatre coins du monde. Les intervenants ont omis de dire que le premier quotidien national à avoir consacré un reportage à cette robe était notre journal, L'Expression. Les conférenciers ont saisi l'occasion pour inviter l'ensemble des personnes désireuses d'apporter leur aide au grand projet à rejoindre le mouvement à la seule et unique condition de laisser les appartenances partisanes hors de ce cadre associatif.
«L'action d'aujourd'hui est un sursaut pour sauver une région victime d'un laisser aller et toute une population laissée pour compte. En plus de la misère matérielle, Ahl El Ksar est frappé, d'une indigence culturelle malgré le potentiel immense qu'elle recèle.» Pour l'histoire, il faut préciser qu'en 1967 une femme originaire de Thighilt Nath Ameur, a été maire de cette localité, bien avant plusieurs régions du monde qui, aujourd'hui, se disent démocrates.
Lors des débats, la manière de mener le travail, l'approche et les objectifs ont donné lieu à plusieurs interventions et des échanges passionnés entre les participants. Après plus d'une heure et demie d'échanges d'expériences et d'idées, l'ensemble a trouvé un consensus. Tous se sont accordés à dire que l'urgence oblige tout le monde à s'impliquer pour sauver la langue, la culture et surtout la jeunesse de cette région, victime des fléaux sociaux résultant du chômage et de l'oisiveté. Les membres de l'association appartiennent à une génération qui reste un lien entre le passé et l'avenir. Son rôle est plus qu'important parce que si elle ne fait rien, la langue risque de rejoindre le cercle de l'amnésie. Avec la télévision et les nouvelles technologies, l'enfant n'a plus où apprendre sa langue.
Le danger est là affirmera un participant. L'association, qui est actuellement domiciliée dans un garage à Boumazal, se veut un cadre pour perpétuer la parole de nos ancêtres et les valeurs qu'elle véhicule. Même la religion est victime de tentative de détournement.
Dans cette volonté de retour aux sources, l'association défendra aussi cette religion telle que adoptée par nos ancêtres et non comme veulent l'imposer les fanatiques.
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